Du pouvoir à la délégation, il n’y a qu’un pas…

Et si nous parlions de quelque chose qui n’existe pas en soi, mais que l’humain crée de toute pièce chaque jour ? le pouvoir !

Le contexte : changement, inconnu, insécurité, peur, résistance …

« Une seule chose est stable, c’est le changement ». Vous avez sûrement déjà entendu ce dicton ? Tout change tout le temps, qu’on le veuille ou non. Il faudrait donc sans cesse s’adapter. Alors au lieu de subir ces mouvements dérangeants, est-ce qu’on ne pourrait pas plutôt  les choisir ? Choisir le changement et le créer, ne serait-ce pas simplement décider pour sa vie ?

Un humain qui vit une situation de changement dans laquelle il a la sensation de ne rien maîtriser avance vers l’inconnu, ce qui peut générer chez lui un sentiment d’insécurité.

L’insécurité à son tour génère de la peur (de manquer, de mourir, de souffrir, de perdre), qui elle-même engendre une résistance.

Un sentiment de solitude ou d’isolement chez cet humain, tel un  » résistant  » esseulé, amplifie son sentiment d’insécurité et de faiblesse.

Rechercher la force du groupe …

L’union fait la force, … mais avec qui s’associer ?

 

Pour éviter ces sentiments désagréables, notre humain cherchera des appuis auprès d’autres humains et constituera un groupe. L’union ne fait-elle pas la force ?

Pour arriver à ses fins, il pourra utiliser des moyens d’information, de persuasion voire de coercition.

 

Un surplus d’énergie …

Quête du pouvoir … à quel prix ?

En regardant de plus près cette  » union qui fait la force  » on constate que 1 + 1 ne font pas 2, mais 2 + quelque chose. D’après les physiciens quantiques, ce plus, du au rassemblement de 2 personnes est un surcroît d’énergie . A qui va profiter ce surcroît ? Équitablement aux deux intéressés ? Ou bien l’un d’entre eux va t-il chercher à en contrôler la totalité ?

Le pouvoir : la quête du contrôle

En groupe ce phénomène est démultiplié puisque l’énergie additionnelle générée par le rassemblement est d’autant plus importante. Étant donné que ce surcroît d’énergie est source de bien être, certains vont avoir envie de le contrôler.

Qui va y parvenir ? Celui qui a le plus d’ascendant sur les autres.

Comment va t-il s’y prendre ? Avec persuasion voire coercition, comme au moment de la constitution du groupe.

Ne serait-ce pas la naissance du cercle vicieux d’une lutte pour le pouvoir ?

 

  1. je sens que je perds du pouvoir sur ma vie
  2. j’ai peur, je me regroupe,
  3. je me sens mieux en groupe
  4. j’ai peur que ce mieux-être disparaisse,
  5. il faut contrôler le groupe
  6. le mieux, c’est que je le contrôle
  7. j’organise le pouvoir autour de moi
  8. les autres me délèguent une partie de leur pouvoir
  9. j’ai donc du pouvoir sur eux
  10. inévitablement, il y a des mécontents silencieux qui ont peur d’y perdre leur pouvoir sur eux-mêmes
  11. ils vont se regrouper et essaimer comme je l’ai fait.
  12. et la boucle recommence.

Souvent, cette lutte pour contrôler le surcroît d’énergie dégagé par le rassemblement se transforme, à l’insu de chacun, en lutte pour le contrôle de la totalité des pouvoirs :

– non seulement le surplus d’énergie lié à la force de cohésion de groupe,

– mais aussi le pouvoir que chacun a sur sa propre existence.

Et comment le prétendant au pouvoir peut-il bien l’obtenir ?

… De la délégation à la démission

C’est simple ! Parce que les autres vont lui abandonner une partie de leur pouvoir. Ils le feront

– par manque de confiance en soi, par dévalorisation ( » je ne serais pas capable de faire ce qu’il fait aussi bien que lui « ),

– par défaut de compétence réelle, par absence d’inspiration,

– par peur d’une situation plus mauvaise encore (crainte de représailles) ou carrément par fuite des responsabilités.

Voter, … c’est déléguer.

Ce faisant, ils acceptent inconsciemment, tacitement et de manière anticipée de rencontrer des situations où ils devront renoncer à ce qui leur tient à cœur.<

Ils formeront une minorité silencieuse* en désaccord, voire en résistance passive partielle ou totale, avec les décisions ultérieures prises par le groupe.

Ainsi, pour une raison qui lui est propre, chacun va déléguer une partie ou la totalité de son pouvoir à un autre individu. Ce processus, organisé niveau par niveau génère une hiérarchie, et si l’on en passe par le vote, s’appelle une démocratie.

 

… Délégation de pouvoir : responsabilité du Pouvoir avec …

Déléguer … oui, mais en toute responsabilité ! à condition que : – les engagements réciproques soient clairs et explicites, – ainsi que la procédure de contrôle, – limités dans le temps pour que chaque partie puisse recouvrer son pouvoir, – qu’il soit prévu de pouvoir les corriger si nécessaire ou les abroger.

 

Comme on vient de le voir, la base du pouvoir réside dans la délégation : je renonce à ma capacité d’action pour telle ou telle raison.

Peut-on réellement parler ici de raison en tant que raisonnement mental éclairé, constructif et serein ?

A quelque niveau que ce soit, une chose devient plus évidente : ce processus montre que l’on a toujours les dirigeants que l’on mérite.

Et s’il est vrai que « les mauvais ouvriers ont toujours de mauvais outils », pourquoi les  » bons délégateurs auraient-ils de mauvais  » délégataires  » ?

Ainsi, s’il existe un seul pouvoir, c’est le vôtre, celui que vous avez sur vous-même.

A chaque fois que vous penserez qu’une autre personne a du pouvoir sur vous, c’est que vous le lui avez délégué.

Réfléchissez au « comment ? » et au « pourquoi ? »

Quel a pu être votre intérêt dans cette délégation consciente ou inconsciente ?

Avez-vous toujours le même intérêt ?

Ou bien avez-vous envie de reprendre ce pouvoir sur vous-même ?

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