La santé dans la vision Taoïste

La santé dans la vision taoïste est spatiale et temporelle.

Quelle place est donnée au corps ?

Le corps est un espace de conscience individuelle dans un espace infini non moins conscient.
Les deux espaces sont aussi vastes l’un que l’autre (malgré les apparences), et l’un permet d’aborder l’autre. L’infiniment grand est comme l’infiniment petit.
Dans un sens, on peut aborder la connaissance de soi grâce à nos interactions avec notre environnement et l’image que celui-ci nous renvoie de nous-même et de ce qui émane de nous.
Dans l’autre sens, on peut par la concentration (dans son sens non dévoyé : centré en soi, à l’intérieur de soi) et la méditation (dans son sens non dévoyé : agir à partir du centre, donc en plaçant sa conscience dans ses actions) prendre conscience de ce que les occidentaux appellent l’univers, tout au moins en avoir une certaine idée.

Le corps peut alors être considéré comme une interface manifestant l’harmonie ou la disharmonie de la relation existant entre les deux espaces. Il manifeste par des symptômes un mal-être qui n’est que le reflet d’une mauvaise relation de soi à soi, ou de soi à ce qui nous entoure.(l’espace, les autres, les végétaux, les animaux ).

Agir par la force ?

Un corps bien portant est un corps qui s’exprime, qui manifeste, qui montre jusqu’à ce que nous comprenions le sens de son langage. Inutile donc de vouloir le prendre par la force et la contrainte.

chiropractie

Chiropractie ou prise de judo ? Comment le corps peut-il faire la différence ?

Sur un plan énergétique, le blocage du corps est une réaction de défense de celui-ci. Agir par la force (par des manipulations forcées comme sur la photo ci-contre par exemple), revient à lui dire « tu es idiot », et « tu as tort de te mettre en défense, je vais te faire lâcher, c’est moi le maître ! »
Imaginez la situation suivante : vous avez peur qu’on vous donne un coup de bâton alors vous prenez un bouclier. Une personne qui se prétend votre alliée arrive et vous dit « lâche ce bouclier qui ne te sert à rien ! » Que ressentez-vous ? Vous vous sentez en confiance et vous vous détendez ? ou bien cela vous inquiète t-il ? Imaginez que votre absence de réaction génère chez cette personne soi-disant bien intentionnée le geste de vous arracher de force votre bouclier, persuadée qu’elle est, que vraiment il ne vous sert à rien, alors qu’elle ignore totalement ce que vous pouvez ressentir. Quelle est votre pensée et votre réaction à ce moment-là ? Vous n’auriez pas envie de vous accrocher encore plus fort à votre bouclier ? en vous disant « j’avais bien raison de prendre un bouclier alors même qu’une personne se disant mon amie m’agresse ! Il y a bien danger ! » Le corps réagira de la même façon que vous. Il se bloquera ailleurs et plus fort. Votre corps est comme vous, il est vous. Ses premiers besoins sont l’amour et la douceur.

Toute tentative d’intrusion par la chimie ou la manipulation physique, ne fera que dissimuler le fond du problème, qui ressurgira par une autre voie. La notion de silence du corps (telle qu’elle est dans la vision occidentale de la santé et surtout française, car des pays comme la Suisse, l’Allemagne, l’Angleterre et d’autres ont une ouverture d’esprit bien plus large) est incohérente avec l’intelligence propre qu’il manifeste spontanément pour préserver son équilibre et pour se régénérer.

Comment agir sur un corps qui manifeste des choses désagréables, dérangeantes ?

Voyons d’abord comment le corps réagit dans l’approche taoïste.
Dans les écrits anciens, vous trouverez une notion récurrente : celle du Ciel Antérieur et du Ciel Postérieur. Pour en simplifier une partie, le Ciel Antérieur correspond à ce qu’il y a avant la naissance (expériences antérieures et gestation intra-utérine), et le Ciel Postérieur correspond à la vie que vous êtes en train de vivre. Dans cette conception des choses, tout n’est qu’énergie. L’humain incarné en train de vivre sa vie n’est qu’une partie de lui-même, la plus grande partie restant non incarnée. On touche ici l’idée d’immortalité recherchée par les taoïstes. Il n’a jamais été question de prolonger l’existence à l’infini, mais bel et bien d’avoir conscience que nous en sommes pas que quelques dizaines de kilos de viande avec un peu de cervelle.

Dans l’esprit du Tao, il est in-envisageable de penser qu’on puisse venir sur Terre sans projet, projet conçu dans le Ciel Antérieur. Ainsi, si la conscience ne permet pas de lier les intentions premières aux actes de la vie, il y a disharmonie. Le corps manifestera donc des symptômes.
Si nos actes, nos paroles, nos pensées ne sont pas en harmonie entre eux ou avec notre projet, le corps manifestera d’une manière assez précise.
Si nous n’arrivons pas à vivre en harmonie avec notre environnement en nous adaptant correctement, le corps manifestera de la même manière.

Les manifestations du corps sont donc un langage qui permet de voir, de prendre conscience de nos disharmonies. Faire taire le corps à coup de médicaments, y compris en passant par les médecines dites douces est une hérésie dont nous avons apparemment encore besoin pour comprendre notre propre fonctionnement à travers nos erreurs ou nos errements. Toutes les réactions du corps sont donc un système de défense ou d’adaptation.

Dans les cas de blocage (articulaire, nerveux ou musculaire) le corps cherche à se protéger en « stoppant » l’individu que nous sommes dans son processus d’action : « stop ! arrête ! tu t’égares ! »
C’est exactement comme s’il avait pris un bouclier pour se protéger, pour que la situation n’empire pas. Imaginez-vous à sa place. Et que quelqu’un apparemment bien intentionné essaie de vous arracher le bouclier des mains. Penseriez-vous « il veut mon bien » ? Ou serreriez-vous le bouclier encore plus fort contre vous en pensant « j’avais de bonnes raisons d’avoir ce bouclier » ? En imaginant que le bouclier vous soit enlevé, qu’allez-vous chercher à faire, sinon à en retrouver un autre ? Le corps réagit de la même façon. Il va recréer un espace de protection en bloquant une autre partie de lui-même pour interpeller la conscience.
D’où les récidives de maladies soit-disant pourtant guéries, ou bien l’apparition de symptômes différents ou collatéraux.

Pourquoi cette approche n’est-elle pas plus courante, plus connue, plus médiatisée ?

Comme dans les polars, cherchez toujours « à qui profite le crime » !
En développant cette conscience de nous-mêmes, est-ce que nous n’allons pas devenir plus libres, plus autonomes ?

1er indice : Nous nourrirons-nous et nous soignerons-nous encore de la même façon ? En gros, (sur-)consommerons-nous encore ? Et si nous savons nous gérer par nous-mêmes, qui aura du pouvoir sur notre existence ?
Plus personne à part nous !
Qu’en adviendra t-il de la survie des lobbies pharmaceutiques et agroalimentaires ? Et des politiques qu’ils financent ?

2ème indice : Comment allons-nous gérer notre responsabilité ? autonome veut dire responsable de soi. Nous pourrions comprendre que nous sommes responsables de ce que nous vivons, que dans une certaine mesure nous le créons. N’avons-nous pas quelque intérêt à rester dans l’ignorance pour pouvoir continuer à nous plaindre de notre souffrance ? et à rendre le système ou les autres « responsables de nos malheurs » ?

L’approche chinoise est-elle meilleure ?

D’abord il faut distinguer trois approches chinoises :

    • l’approche chinoise de France, où l’on apprend plus(+) dans les écoles de soi-disant « Médecine Traditionnelle Chinoise » à piquer avec des aiguilles d’acupuncture en fonction des symptômes et selon une nomenclature bien définie selon des protocoles bien définis eux-aussi, plutôt qu’à utiliser « l’intelligence originelle » qui mêle l’intention du soigné à celle du soignant.
    • l’approche chinoise de Chine actuelle, où la négociation des lobbies financiers occidentaux a réussi à tirer vers le bas la science chinoise de la santé, en imposant sa manière de faire en Chine contre divers avantages économiques. On peut donc accueillir 80 à 100 femmes dans la même salle d’accouchement, trouver les mêmes médicaments élaborés avec les mêmes molécules de synthèse à prix fort qui remplacent « avantageusement » les plantes naturelles qui ne coutent rien et ont des effets secondaires moins néfastes et moins longs, etc… on l’aura compris, nous avons su exporter notre avidité aux dépens de la vie.
    • l’approche chinoise originelle, énergétique, que l’on pourrait qualifier d’holistique, c’est-à-dire qu’elle replace l’humain dans son contexte, en tient compte, ainsi que de toutes les interactions possibles entre les deux, ne négligeant rien. C’est la médecine impériale. Pas question de toucher avant d’être d’accord sur les changements appropriés à mettre en place (en terme de comportement, d’attitude, d’action, de réaction, de pensée, de gestion de l’alchimie interne par les sentiments, les affects et les émotions, les relations). Inutile donc d’employer ce qui sert à la guerre, le fer et le feu, c’est-à-dire les aiguilles et les kao (moxas en japonais : cigare d’armoise incandescent).
 moxa1moxa2acupuncture

L’énergétique chinoise manuelle :

L’apposition d’un doigt sur un point (terrier) précis avec la conscience et l’intention juste, l’ensemble relié à l’intention du soigné (qui n’est plus patient puisqu’il est acteur) de collaborer à sa rémission suffit. Il faut néanmoins apprendre à considérer les fameux « méridiens » (coulées) énergétiques comme des systèmes de conscience extrêmement précis et subtils. Inutile de préciser que si l’on est dans ce cas en Europe, on n’est ni médecin, ni médecin-acupuncteur. On est peut-être énergéticien, mais comme dans toutes les modes, beaucoup de gens se disent énergéticiens, alors peut-être vaut-il mieux ne rien dire du tout ? En savoir plus sur la formation en ECM

Avec les YiYinFa et les TaoYinFa (en version commerciale cela donne le mot QiGong) et la nutrition, cela représente la part préventive de la médecine chinoise taoïste. La nutrition à condition bien sûr d’être capable de poser un vrai diagnostic énergétique remontant à l’origine des causes du problème à traiter (et non une diététique dite à la chinoise appliquant quelques principes appris dans les livres, comme nombre de pseudos praticiens fantaisistes qui se déclarent « diététiciens » pour racoler ceux qui aimeraient mettre un peu de bois ou de métal dans quelques uns de leurs plats favoris contre quelques écus sonnants).

L’autre médecine, la plus répandue, avec aiguilles, moxas, pharmacopée est plus curative, c’est la médecine du peuple qui n’a pas besoin de comprendre ou qui ne peut comprendre (souvent sans condescendance mais aussi parfois avec). Ce qui n’empêche pas le peuple de pratiquer le QiGong sans pour autant avoir besoin de tout analyser pour comprendre, il lui suffit de savoir que ça marche.

Vous l’aurez compris, ici comme dans tout, c’est la conscience des actes et des intentions qui fait tout. Après, le nom et la taille de l’étiquette que l’on mettra dessus dépendra de l’ego de la personne concernée. Où trouver la bonne personne ? Elle sera sur votre chemin quand vous serez vraiment prêt à passer à autre chose. Les détracteurs de l’approche taoïste vous diront « ça ne marche pas, c’est du placebo, c’est n’importe quoi, on n’a aucune preuve que ça marche, etc ... »
Peut-être est-il nécessaire de rappeler que cette médecine humaniste préventive et active a soigné des millions de gens depuis des milliers d’années, ce qui n’est pas le cas de notre médecine interventionniste, lucrative, uniquement curative, destructive par ses effets secondaires. Faut-il souligner que les thérapeutes qui reçoivent les patients arrivent souvent en bout de course ? On va souvent chez l’acupuncteur ou l’énergéticien quand on a bien chargé le corps de chimie médicamenteuse de toutes sortes, de manipulations excessives et que la médecine « respectueuse » arrive comme le pompier à la fin de l’incendie quand il ne reste plus rien à sauver ou si peu.

 Faut-il critiquer les autres systèmes ?

Certainement non ! Chacun défendra sa chapelle et le seul qui y perdra sa chemise et son latin, c’est le malade. Chacun fonctionne comme il fonctionne, à sa vitesse, et avec son niveau de conscience. Nous sommes tous différents et avons chacun notre propre perception de nous-même. Certaines personnes ne voient que par la chirurgie et si elles n’ont pas affaire à un chirurgien, inconsciemment elles bloqueront le processus de guérison. Supprimez les chirurgiens et elles ne trouveront plus personne pour les soigner. D’autres ne voient que par la chimie des médicaments, d’autres encore que par l’homéopathie, et pour finir d’autres par l’énergétique : le processus décrit ci-avant sera le même si ces personnes ne trouvent pas ce qui leur correspond.
Jugées bonnes par les uns ou mauvaises par les autres, ces techniques ont toutes leur place, tant que l’une ne cherche pas à lutter contre  l’autre.
Ne serait-ce pas aux malades de décider ?Et n’oublions pas que « l’écriture se fait aux dépens du papier, la médecine aux dépens du malade » ! Alors restons humbles !
Pour les taoïstes, tout est à sa place !

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