Mars 1974 : Fac de médecine de Marseille ouverte à l’acupuncture

Cet article de mars 1974 retrace l’ouverture de la fac de médecine de Marseille à la formation en MTC.

On en déduit que l’occidental moyen a été intrigué, séduit,  par le fait de planter des aiguilles dans le corps humain pour le soigner. C’est l’aspect « spectaculaire » de la chose, par lequel l’opinion s’est familiarisée avec ces pratiques orientales de santé, c’est donc une bonne chose. On y voit aussi qu’on parle de tout en évitant de citer l’acteur principal, le formateur en Médecine Chinoise, Monsieur Nguyen Van Nghi. Mais cela viendra plus tard.


 

La faculté de médecine de Marseille ouverte à l’enseignement de l’ACUPUNCTURE

Mercredi soir, à la faculté de médecine de Marseille, j’ai assisté au premier cours d’acupuncture. La faculté de médecine, en effet, est dorénavant ouverte à l’enseignement de la médecine chinoise, avec la possibilité de création d’un diplôme d’acupuncture qu’elle délivrerait.

Nous avions le 16 décembre dernier, publié une enquête sur cette médecine qui connaît nettement aujourd’hui et particulièrement dans notre pays, devenu dans ce domaine un pays pilote, (après la Chine bien entendu) un regain d’intérêt.

Marseille, un médecin acupuncteur l’a dit au congrès de l’Union Scientifique Mondiale des Médecins-acupuncteurs et des Sociétés d’Acupuncture, qui s’est tenu à Monaco les 9, 12 novembre 1975, est un « haut lieu de l’acupuncture française ». Il semble aujourd’hui que Marseille ait franchi un nouveau pas puisque l’amphithéâtre 4 de la faculté de Médecine a ouvert ses portes le 6 mars à l’enseignement de l’acupuncture traditionnelle chinoise, démarrage d’un enseignement théorique qui se fera du 6 mars au 15 mai, pour ce semestre, comportera 18 heures de cours et consistera en une initiation à la « Physiologie énergétique ».

L’enseignement pratique sera donné dans les services du professeur Delboy, à l’Hôtel-Dieu.

L’extension à d’autres services est envisagée si le nombre d’élèves l’exige.

Vers la reconnaissance officielle de cette spécialisation

L’enseignement de la médecine chinoise comportera 200 heures de cours dont la répartition suivant les services sera fixée par M. le Doyen de la faculté. Cet enseignement est ouvert aux médecins déjà acupuncteurs dans un but de perfectionnement, aux médecins non acupuncteurs désireux d’apprendre la médecine chinoise et aux étudiants en médecine à partir de la 5e année.

Jusqu’à ce jour, l’enseignement de l’acupuncture n’était dispensé que par un institut privé à Paris. L’ouverture de la faculté de médecine de Marseille à cette médecine est-elle un pas vers la reconnaissance officielle de cette spécialisation aux termes du doctorat en médecine ? On sait qu’une commission d’acupuncteur a été créée au ministère de la santé en vue, justement d’étudier les possibilités de la reconnaissance officielle de l’acupuncture.

Matière et énergie … Deux médecines

Mercredi soir, quelques 150 docteurs et étudiants ont assisté au 1er cours d’acupuncture. Après un exposé sur les différences entre la médecine occidentale basée sur la matière et la médecine asiatique basée sur la notion d’énergie, le médecin acupuncteur enseignant définissait les caractéristiques du Yang et du Inn, extraites du NeiKing, ces lois qui doivent être toujours présentes à l’esprit et sans la connaissances desquelles il devient vite impossible de réussir à rééquilibrer dans le corps l’énergie qui le parcoure et de rétablir les rapports de l’homme et du monde, l’homme en médecine chinoise étant considéré comme un petit univers « univers en chair » et la maladie n’étant qu’une conséquence du déséquilibre entre l’énergie de l’homme et les énergies du ciel et de la terre.

Après ce premier cours sur les généralités, le 2ème cours hier soir, dans cette même faculté, avait attiré le même large auditoire.

Raymonde ARDOIN

nb: (il y a 30 ans, il n’y avait que 27 candidats en première année à l’Institut du Centre d’acupuncture de France à Paris (dont Mr VanNghi est le directeur technique). On en comptait 347 l’an dernier.)
vendredi 2 mars 1974 – journal « la marseillaise ».


article original :

fac marseille acu

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