Pourquoi ne pas pratiquer le bâton ?

Le bâton fait peur à certaines personnes. « Il est gros », « il est dur », « il est long », « il est rigide », « quand on le porte sur les épaules ça fait mal au cou », « quand on le porte sur les hanches ça tire sur les épaules en arrière », « quand on le manipule il peut nous frapper dans le dos ou sur la tête », « ça prend de la place », « je ne vois pas l’intérêt de taper le bâton d’une autre personne avec le mien », « on ne se promène pas avec un bâton dans la rue alors pourquoi ces exercices », … etc ?

Allez, arrêtez-vous 2 minutes, regardez-vous en face et discutons (oui virtuellement !)

Sur la constitution même du bâton, le diamètre est proportionnel à votre main si vous l’avez bien choisi. Donc de ce côté là, tout va bien. Ensuite, sa longueur, même chose, jusqu’à 5 à 10 cm au-dessus du niveau de votre épaule. Il est en bois, donc recoupable. Si vous n’êtes pas très souple des épaules, mieux vaut la plus grande longueur. Ensuite, la pratique va vous aider à assouplir les articulations de l’épaule, et vous le passerez plus facilement par-dessus la tête, donc vous pourrez le raccourcir.

Ensuite sa rigidité. Le principe du bois c’est d’avoir une écorce, qui lui sert de protection, donc nécessairement dure, oui. Mais le manau que nous utilisons a une très grande souplesse, si bien que porté sur les épaules, il s’incurve en s’adaptant à votre morphologie, son contact est donc très agréable.

Contact corporel : lors de la préparation MoGunYinFa, à la fin de la posture de Terre, nous pratiquons un rapide auto-massage du corps avec le bâton. Nous avons tellement l’habitude dans notre société de ne toucher que le moins de monde possible que nous sommes devenus hyper réactifs et « socialement incompatibles ». Nous réapprenons lors de l’automne la pratique avec les auto-massages personnels, au printemps la pratique en contact (tui shou) avec partenaire, et en été la pratique avec contact du bâton. Rien de plus normal. Rassurez-vous, même si le bois reste vivant, il ne va pas subitement se jeter sur vous. Si vous suivez les conseils de votre enseignant, vous allez pratiquer sans danger.

Pour les bénéfices de la pratique du bâton sur le corps et l’être tout entier, je vous invite à relire cet article.

Si vous avez une arthrite de l’épaule, une tendinite, une capsulite, etc. , ne mettez pas cela sur le dos du bâton. Si vous avez pratiqué en respectant les consignes, il est impossible de se faire du mal. (ne pas dépasser le stade de la gêne comme limite, ne pas donner d’amplitude ni de vitesse ni de poids quand on débute, caler la respiration sur les mouvements, porter son attention sur une zone précise du corps, …) Dites-vous surtout que si votre corps « bloque », cela va s’empirer si vous arrêtez de le mobiliser. La fonction crée l’organe, utilisez l’organe, l’organe fonctionne. Ne l’utilisez plus, et il va s’atrophier jusqu’à devenir inopérant. Ayez le courage de vous prendre en main avant qu’il ne soit trop tard car personne d’autre ne le fera pour vous.

Si vous avez peur du contact avec les autres dans la vie quotidienne, la pratique du bâton est excellente. Vous allez entrer en contact différé (indirect) et à distance . Toucher le bâton de l’autre ne veut pas dire essayer de le briser. Tout se fait en douceur et progressivement.

Quant aux manipulations du bâton, il semblerait que les femmes aient plus de réticences que les hommes. Mesdames, n’aimiez-vous pas jouer aux majorettes quand vous étiez petites ? Faire danser le bâton dans ses mains est un plaisir agréable pour qui se donne la peine d’essayer.

Mais voilà, il faut consentir à essayer. Alors balayez les faux prétextes et autre fainéantise, et venez essayer de simplement jouer avec le bâton.

A bientôt !

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